Lens et ses demeures inspirées
Georgie Lamon
Première édition: 2011
Editeur: Editions à la Carte
Nombre de pages: 24
ISBN: 978-2-940457-57-1
Cette brochure éditée par Georgie Lamon sert de document à l'usage des Centres scolaires et du public, elle nous raconte l'histoire des maisons anciennes de Lens.
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Lors de ses séjours en son castel de Diogne, la noble châtelaine n’entendait pas la sonnerie des cloches de Lens. Elle désira, à l’occasion de sa soixantième année, léguer à ce coin de pays un souvenir durable, témoignage de sa bonté et de son orgueil. Barbe de Platéa dota ainsi la paroisse du Grand Lens d’une cloche surpassant toutes les autres. Elle devait se faire entendre jusque dans les montagnes. Dès lors, Lens se vantait d’avoir les plus grandes et les plus belles cloches qui font, aujourd’hui encore, sa renommée.
La légende nous dit que la dame de Platéa vint de Sierre à Lens avec un mulet chargé d’or et d’argent. Au sommet de la dernière montée, le pauvre animal croula sous le poids de son fardeau et refusa de se relever. Cet incident n’empêcha nullement la fonte de la cloche qui reçut, lors de son baptême, le prénom de sa marraine. L’histoire ne nous a pas transmis les noms des forgerons qui l’ont fabriquée. Mais le vieux Muller laissait entendre que c’était l’œuvre de la famille du « fabre » Briguet du Dailly, établie à Lens au début du XV e siècle. Il fut stipulé sur un parchemin dûment signé que la grande cloche lancée à toute volée annoncerait la présence de dame Barbe chaque fois qu’elle se rendrait aux offices divins dans une église de la région.
C’est surtout aux jours de fête qu’il fallait l’entendre, grâce à la dextérité du marguillier Pierre Naoux, jeter ses harmonies tantôt à l’orient, tantôt à l’occident.
Depuis des décennies, elle se balance, allègre, dans l’enchevêtrement de la charpente : elle n’oublie pas sa noble marraine. À la mort de Pierre Naoux, la Barbe ne sonna pas comme pour les défunts aisés. La population en fut mécontente, mais on racontait que des anges, à la nuit tombée, essuyaient les larmes de la reine des cloches, inconsolable.
Aujourd’hui encore, sur la montagne, lorsqu’ils entendent la fameuse cloche, les bergers s’exclament : « Voici la Barbe qui nous appelle au recueillement ».
J’écris pour chanter mon village, raconter des histoires d’autrefois, la vie dure des paysans de montagne. J’écris pour proclamer la fraternité, valeur universelle. J’écris pour exprimer des convictions, celles qui m’habitent au plus profond de mon être. J’écris pour oser la liberté.
Georgie Lamon
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Lors de ses séjours en son castel de Diogne, la noble châtelaine n’entendait pas la sonnerie des cloches de Lens. Elle désira, à l’occasion de sa soixantième année, léguer à ce coin de pays un souvenir durable, témoignage de sa bonté et de son orgueil. Barbe de Platéa dota ainsi la paroisse du Grand Lens d’une cloche surpassant toutes les autres. Elle devait se faire entendre jusque dans les montagnes. Dès lors, Lens se vantait d’avoir les plus grandes et les plus belles cloches qui font, aujourd’hui encore, sa renommée.
La légende nous dit que la dame de Platéa vint de Sierre à Lens avec un mulet chargé d’or et d’argent. Au sommet de la dernière montée, le pauvre animal croula sous le poids de son fardeau et refusa de se relever. Cet incident n’empêcha nullement la fonte de la cloche qui reçut, lors de son baptême, le prénom de sa marraine. L’histoire ne nous a pas transmis les noms des forgerons qui l’ont fabriquée. Mais le vieux Muller laissait entendre que c’était l’œuvre de la famille du « fabre » Briguet du Dailly, établie à Lens au début du XV e siècle. Il fut stipulé sur un parchemin dûment signé que la grande cloche lancée à toute volée annoncerait la présence de dame Barbe chaque fois qu’elle se rendrait aux offices divins dans une église de la région.
C’est surtout aux jours de fête qu’il fallait l’entendre, grâce à la dextérité du marguillier Pierre Naoux, jeter ses harmonies tantôt à l’orient, tantôt à l’occident.
Depuis des décennies, elle se balance, allègre, dans l’enchevêtrement de la charpente : elle n’oublie pas sa noble marraine. À la mort de Pierre Naoux, la Barbe ne sonna pas comme pour les défunts aisés. La population en fut mécontente, mais on racontait que des anges, à la nuit tombée, essuyaient les larmes de la reine des cloches, inconsolable.
Aujourd’hui encore, sur la montagne, lorsqu’ils entendent la fameuse cloche, les bergers s’exclament : « Voici la Barbe qui nous appelle au recueillement ».
J’écris pour chanter mon village, raconter des histoires d’autrefois, la vie dure des paysans de montagne. J’écris pour proclamer la fraternité, valeur universelle. J’écris pour exprimer des convictions, celles qui m’habitent au plus profond de mon être. J’écris pour oser la liberté.
Georgie Lamon