32 ans au service des personnes âgées

Quand un vieux du village meurt, j'ai la conviction qu'un trésor de compétences longuement acquises, de savoir-faire et de sagesse disparaît. Que de regrets m'habitent de ne pas avoir su sauvegarder les riches conversations du temps passé. Dès mon tout jeune âge, les vieux me fascinaient pour leur humanité et leur regard tourné vers les mystères du monde de demain, d'un monde meilleur. Notre société peine à accepter le vieillissement. Devenue ringarde, la mise à l'écart de la personne explique ce rejet. Engagée et assumant des responsabilités, je mesure le gâchis de cette éviction de tant de talents pour raison d'âge. Notre société offre de multiples prestations pour les vieux, mais si peu de responsabilités. « Place aux jeunes ». Et pourquoi pas place aux femmes et aux hommes de toutes les générations. J 'entends encore ce cri du cœur d'un jeune infirmier disant en parlant des vieux : « Qu'ils s'expriment, qu'on les écoute, qu'ils assument librement des responsabilités ». J e le sais, un jour, inexorablement le vieillissement a des effets sur la mobilité et la mémoire. Alors, l'accompagnement des vieux deviendra une exigence éthique. Mais quelles exigences ? Et assumées de quelle manière? De nouvelles voies sont suggérées. Elles doivent être proposées par les vieux eux-mêmes, ceux, capables de signifier leurs souhaits. L à réside l'originalité de la démarche. Aujourd'hui, comme pour l'école, la communauté doit être étroitement associée à la réflexion, en vue d'émettre des messages à l'adresse des élus locaux. L 'accompagnement des personnes du grand âge est à inventer par ceux qui vont le vivre et sont prêts à le dessiner. Ainsi, nous continuerons à découvrir sur le visage des vieux, ces traces inoubliables de connaissances, de sagesse et d'amour qu'ils nous transmettent. Jacqueline

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